Anna, ma route, la vraie.

Pourquoi partir ? Pourquoi cette démangeaison de l’inconnu ?



Il y a 2 ans pile poil, à cette heure, le 11 mai 2015, j’étais en train de rouler au Japon. Seule.
Tout là-bas, dans cet archipel qui me fascine tant, au cœur de ce Japon ancestral méconnu, j’avais décidé de m’offrir égoïstement pour mes 40 ans, mon plus beau cadeau : une moto, la route, l’horizon et moi-même.

Anna, mon amour, je pourrais te dire, ma chérie, que le voyage à moto, c’est comme un immense tour de toboggan, comme un bonbon qui te défrise les papilles, comme une Barbie à qui tu fais vivre des aventures extraordinaires, comme Pepa Pig qui aime se vautrer dans la boue, comme mes chansons qui te bercent, comme un dessin animé que tu bouffes de tout tes deux yeux bleus et que tu ne voudrais jamais qu’il se termine…

La moto, c’est un peu ça.
Et puis c’est ça aussi : arracher sa liberté aux éléments, humer le parfum du monde, ne faire qu’un avec le vent, être la courbe, devenir le paysage, retrouver l’élémen-terre, déployer un regard neuf, remettre le contact avec soi-même, prendre la route et mettre son âme en déroute…

La moto, c’est comme une respiration, Anna.
La route, c’est comme un appel d’air, mon amour.

Alors, ce soir, on soufflera mes bougies mais surtout on fera tourner ensemble le globe, juste pour te redire à quel point le monde est aussi beau qu’il est vaste, que tu y as ta place… et que rien n’est plus beau que de le parcourir à moto.

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