juillet, 2017
Fenouil, chroniques sahariennes (livre)
Dans son livre, publié en 1974, « une moto dans l’enfer jaune », Fenouil évoque les « Chroniques Martiennes » de Ray Bradbury, comparant le Désert qu’il aime tant, à une étrange planète échappée de quelques lointaines galaxie avec « d’énormes rochers, mystérieux météores comme abandonnés par de formidables mutants après un combat sans merci... »
Oui, pour Fenouil, dans le Tademaït (Sahara Algérien), la terre n’est pas ronde, elle est infinie et Pythagore se serait emmêlé dans ses parallèles car dans l’enfer jaune, elles ne rejoignent pas.
Cet infini désertique, Fenouil en est amoureux et ça, ce n’est pas de la science-fiction.
Deux trans-sahariennes et des kawa…
De façon frénétique, il va se lancer dans deux transsahariennes en 1973 avec, à chaque fois, une Kawasaki.
– La première : Alger-Tamanrasset pendant les plus fortes chaleurs avec une Kawasaki 900 Z.
– La deuxième : un raid Paris-Dakar via Adrar (Algérie), Gao (Mali) et Bamako en traversant le Tanezrouft avec une Kawasaki 350.
Alors, tout de go, je vous l’dis, pour ma pomme qui n’était même pas imaginée dans la tête de mes parents en 1974, j’ai découvert une autre époque, voire une nouvelle ère ! Laquelle ? Celle des carénages Hugon, des portes bagages increvables Bottelin Dumoulin, des sacs de réservoir en skaï (!!)…et surtout, celle où l’on avait l’audace de se lancer dans la traverser du Sahara avec une Kawasaki absolument pas préparée pour cela !
Ceci est un carénage Hugon.
Ceci est un porte bagage Bottelin Dumoulin.
Et tout cela, c’est un peu de l’histoire ancienne.
Daniel Hugon se tuera lors du Abidjan-Nice en 1976 et les établissements Bottelin-Dumoulin, fermeront définitivement en 2006. RIP
juin 1973
Juin 1973, avec son pote Hubert Rigal (qui lui fait l’assistance avec une Volvo 544 Sport) et Maria Pietri (une amie photographe), ils se jettent ainsi dans l’océan de sable. Plouf.
Le récit de Fenouil est émerveillé, fascinant, passionné, passionnant.
Perso, j’ai eu la gorge nouée à le suivre dans cet enfer jaune, roulant souvent à plus de 100km/h, attaquant les « boulevards de sable fin, de cailloux » puis les dunes.
« Merde, impossible de l’éviter, la moto décolle lourdement, retombe, plonge, saucissonne. A grand coup de barre, je tente de sauver le navire et son capitaine : droite, gauche, tout à droite, encore à droite, déplacer le corps…je vais tomber, je le sais. »
Le désert comme la grande bleue… »une immensité aussi mouvante » avec ses pièges et notamment la tôle ondulée qui casse les mécaniques les plus solides et dont il parle si bien. Merci ! ! Maintenant je sais ce que c’est !
Insatiable Fenouil ! L’appel du désert, qui lui tenaille le ventre et qu’il compare au « vertige des profondeur » le reprendra à peine quelques mois après son premier exploit.
» …ne plus viser seulement le coeur du Sahara mais le traverser de part en part pour en ressortir du côté de Dakar, voilà qui pourrait être un bien beau raid pour une moto et son heureux pilote ».
novembre 73
Novembre 1973, le voilà, donc tout heureux, prêt à affronter le désert absolu : le Tanezrouft, “l’empereur des sables comme le Pacifique est empereur des océans »; 1600 km sans pompe à essence.
Cette fois-ci, il partira au guidon d’une Kawa 350, la big horn, le grand mouflon, la grosse bête des montagnes, celle qui « sent bon le sable chaud ».
Oui, entre elle et lui, ce sera une vraie histoire d’amour …et puis d’eau fraiche.
De l’eau fraîche, prévoyez-en une bonne quantité en lisant son livre.
Moi, je suis restée plus d’une fois la gorge séchée à l’imaginer se battre contre la chaleur écrasante, le Siroco qui brûle, le sable qui s’immisce partout, les épines qui « échardent »…et frôlant parfois le pire : se perdre et que Jean-Claude Guénard et Maria (toujours) en Land Rover ne passent à quelques kilomètres de lui sans le voir.
Avec sa « mobylette land-rover », Fenouil réussira son incroyable défi, un exploit qui ouvrira les portes du Paris-Dakar.
Oui, il m’a fallu quelques temps pour me désensabler de cette lecture. Le livre de Fenouil m’a filé un coup de bambou, laissé des étoiles plein les yeux, limite du sable plein les poches et surtout procuré cette impression d’avoir voyagé dans une nouvelle galaxie.
Car une chose est certaine. Si le Désert est une autre planète alors Fenouil en est son plus grand ambassadeur (extra-terrestre….)!
Ps : je n’ai toujours pas compris pourquoi Fenouil se faisait appeler Fenouil…
Les poireaux au Touquet je comprends, ils se plantent dans le sable.
Mais le Fenouil ? 🙂 Si vous avez la réponse, merci d’éclairer ma lanterne de néophyte.
On m’apprendra peu après que Fenouil est également l’auteur, entre autre, de « La nouvelle de ma mort a été très exagérée« , (ben j’espère bien tintin !!) ; une course moto qui part de Côte d’Ivoire et bascule dans un Desertworld futuro-régressif où la gracieuse Captain Tamacheq séduit le Général Motors, surfeur de vagues géantes…comme quoi, l’extra-terrestre n’est pas loin.
Quelques liens bien sympathiques où j’ai pu trouver quelques photos.
http://tpouge.free.fr/SablesChauds/Fenouil.html#Son_Parcours.
Martine fait le Paris-Dakar (livre)
Moi quand j’étais petite je lisais Martine au camping, Martine petite maman, Martine ballerine, et même Martine fée du logis…
Et pourtant, alors que j’avais 4 ans, la vraie Martine, the real one, the best Martine, s’élançait dans le premier Paris-Dakar !
C’était en 1979. Elle s’appelle Martine de Cortanze.
Presque 40 ans après son exploit, je découvre cette femme extraordinaire et son incroyable aventure. Son livre, « une fille dans le désert », je l’ai dévoré en quelques heures. J’ai adoré.
Martine, j’ai aimé ta spontanéité et ta passion soudaine, sincère pour le tout terrain alors que tu n’es que spectatrice lors d’une course d’enduro et que tu vois un crossman s’arrêter pour pointer devant toi lors d’une course.
« il arrive avec un grand coup de dérapage….il piaffe d’impatience, son regard le dit. Il a gardé dans les yeux l’expression tendue de l’effort ..Ce visage marqué par la fatigue mais où la volonté et la détermination se lisent si bien, me donne subitement envie d’aller voir à mon tour si je n’ai pas quelques limites à aller chercher par là. »
Et comment tu l’as fait !
De Paris à Dakar, tu racontes avec humour et moult détails techniques, comment tu vis (survis?) à chaque étape. Des ornières, au fech-fech, aux passages de gués, notre Martine passe TOUT.
Avec tellement de courage, de lucidité, de culot, de tactique, Martine, tu fais ta course. Et tu cours en tête Martine !
Bien sûr, parfois tu t’envoles dans les arbustes, enterres ta moto, atterries limite sur un chameau, aides tes copains de course mais surtout tu te relèves à chaque fois….même au dessus de 30 mètres de vide !
Dans sa combinaison de cuir qui te brûle, te teint les jambes, tu braves le vent des sables et ces maux de reins qui te malmènent. Diable…quelle athlète !
Alors pour passer le temps, pour surpasser les éléments, tu t’inventes des histoires. Au guidon de ton monocylindre, en plein désert, tu ‘imagines à Tahiti ou bien en Normandie. Tu transposes l’enfer des kilomètres à des trajets que tu connais par cœur…ou dont tu rêves. « Il faut bien certain temps à l’esprit pour attraper un rythme de pensée tel que l’idée fixe, en l’occurrence, les kilomètres passés, présents et à venir ne reviennent pas trop souvent. J’ai beau essayé de ne pas regarder les panneaux, rien à faire… »
Et puis Martine, tu as ta petite botte secrète, un petit vanity case, que tu retrouves parfois lors d’une étape, même si lui aussi subit la dureté du voyage.
Te voilà toute crasseuse après chaque étape à essayer de rester féminine. Une jupe par ci, un coup de rimmel par là..Martine, tu restes, tant que tu le peux, une femme jusqu’au bout des cale-pieds.
Douée, intelligente, jolie…Tu t’ en fiches des machos qui veulent absolument te doubler et qui trouvent des excuses quand ils n’y arrivent pas.
« Je n’ai aucune envie d’attaquer les hommes et encore moins de les battre car je serais trop triste de ne pouvoir les admirer dans l’effort, j’aimerais juste bien me mesurer à moi-même et voir si je réussirai à aller jusqu’au bout de mes ambitions ».
Et quelle ambition !
Martine Cortanze, numéro 41, tu arriveras à Dakar.
– 19 ème au classement général.
– 11 ème au classement moto.
– 1ère au classement féminin.
« Je me revois à la maison, à genoux sur le tapis du salon en train de tracer l’itinéraire du rallye sur la carte étalée devant moi. Minuscule microbe à l’échelle du trait de crayon feutre, je parcours en ce moment cette longue ligne noire que j’ai dessiné et qui maintenant est jalonnée de souvenirs ».
Punaise, Martine, que j’aimerais avoir tes souvenirs ma belle !
Je suis complètement admirative, une femme qui combine avec intelligence et humour ta passion de la moto. Et quel courage, quelle endurance, quelle vivacité, quelle vie ! BRAVO.
Merci 1000 fois pour avoir partagé ton aventure !
Une fille dans le désert : le rallye Paris-Dakar.
Martine De Cortanze
Edité par Solar (1979)
A trouver d’occasion !
♥♥♥
Cafe racer festival 2017
Flat Track: Go fast & turn left !
Ce week-end, j’ai décidé de tracer au Cafe Racer Festival 5 – Officiel qui se déroulait, as usual, au défoncé mais non moins mythique autodrome de Montlhery.
C’est joli le mot autodrome et c’est très joli ce que j’y ai vu là-bas.
Dans le désordre, des belles motos (ou pas), des stands déjà-vu (ou pas), plein de retrouvailles, bisous bisous les amis, et surtout, surtout, surtout du Flat Track !
Alors désolée d’avance mais perso j’ai complètement focus dessus.
Voir ces motards comme des chiens fous tout excités s’affronter dans un dérapage continu vers la gauche et sans freins-avant est extrêmement réjouissant.
J’ai adoré ces courses et ce truc un peu edgy, dirty, crado, freaky…ouais et je kifferais trop trop en faire une fois et en revoir plein de fois…
Le tout terrain quand ça te démange…
Exactement 8 heures après être revenue de ma sortie tout terrain dans le Vexin, me voilà prise de grattouilles intenses..très intenses.
A 4h du mat, j’aurais pu me jeter nue sur un mur en crépi, passer mon ventre à la râpe et mon cou au papier de verre !
Je craque. SOS médecin débarque et paf ! 1 piqure d antihistaminique !
J’apprends que je me suis fait attaquer par des chenilles processionnaires ? !!! Faut dire qu’on a bien roulé dans les sous-bois et qu’on a du en déranger quelques unes sur notre passage. 🙂
Jamais je n’avais pensé à ce type de risque en faisant du tout terrain…
Le bourbier du Vexin
Grosse sortie TT dans le Vexin (Ile-de-France) ce 9 juillet 2017.
Il avait prévenu le bougre d’Adrien. C’était pas une sortie pour les débutants.
okay, mec !
Mais, suis-je débutante ? Comment le savoir ? Ben y aller…!
Fallait bien que je fête mes 5 mois d’acquisition de ma super Honda 250 et mes 5 mois de TT.
ça a commencé diablement fort ! C’est quoi ces fucking mares (étangs ? mer ?) de boue partout ? Sérieux, y a pas eu la canicule dans le Vexin? Visiblement non. Les bourbiers sont bien là…Et parfois ben, t’as pas le choix, faut y aller, DEDANS. J’ai donc pris mon premier bain. Joli. Les 30 premiers kilomètres furent particulièrement hard. Une fois de plus, je me suis dit que je m’étais mise dans un beau merdier. Et puis, en fait, après, ça a été. Des ornières piégeuses dans les herbes hautes, de la piste, des pierriers, des montées bien caillouteuses, des passages en sous-bois à finir aussi feuillu que les arbres, le tout en transpirant à grosse goute mais en kiffant grave à fond les gazzzz !!
Conclusion
1) ne pas de suite déménager dans le Lot, l’Auvergne ou les Pyrénées. Non, en Ile de France tu peux t’éclater en TT !
2) penser peut être néanmoins à déménager pour installer une pièce « lavoir » . Car là, heu, c’est une tranchée mon appart ! Et je lave où mon barda, now !!!!
3) Investir dans un camel bag, des sacoches étanches Enduristan, un pare pierre, un gps, un compte chez Elephant Bleu….et beaucoup de W40 !
4) Et puis, bien sûr, y retourner dès que possible pour toujours apprendre et progresser !
Pour connaître ma petite mésaventure suite à ma sortie…c’est ici !!!