extraBOLd’ORdinaire

A priori, en partant ce week-end au Bol d’or, je m’éloignais bien loin de mes envies d’ornières, ma frénésie de sable et autres désirs de caillasse.
Oui, en descendant 3 jours sur le circuit du Castelet, j’avais rendez-vous avec les lovers de la vitesse, les arracheurs de l’asphalte, les fanatiques du bitume, les amoureux de la piste …que même tu pourrais y repasser tes fringues tellement elle est lisse.
Alors, vous me direz : « Mais qu’est-ce que t’as été faire au Bol d’Or Sophie ? ».

En réalité, j’y suis allée pour bosser ! Ma mission ?
Soutenir le dispositif de l’Association Prévention Routière, association que j’ai eu le plaisir d’accompagner en conception-rédaction (my job) en créant leur dernière campagne #vivezmotard.
Le principe de la campagne était le suivant : Faire de la passion moto le point d’entrée pour parler prévention en  jouant sur l’analogie de la passion amoureuse
au quotidien et celle de la moto. 
Vous me direz y a pire comme job. Je confirme.  Surtout que la campagne a été très appréciée par les motard(e)s présents et que perso, j’ai adoré toutes ces discussions mêlant passion et prévention. C’était vraiment cool.




Et puis j’ai pris une méga claque….!!!!

Je ne sais pas si c’est car je n’y connais rien au monde du circuit, aux pilotes et que c’était mon premier Bol d’Or (surement les 3) mais je suis restée complètement bluffée, estomaquée et sans voix devant cette course absolument hallucinante !
Sincèrement, rouler à 300 km/h sur une piste et surtout le faire pendant 24 heures me paraissait complètement dénué d’intérêt et de sens.
Ouais, j’avoue, c’est méchant mais je m’attendais un peu à voir des fous furieux, des toqués de la vitesse, voire même des mecs qu’avaient laissé leurs cerveaux sur le bord de la route et bien non. J’ai découvert de vrais athlètes prêts à en découdre avec le tour de l’horloge et ce avec une sacrée dose de concentration, de ténacité, d’endurance, de courage.

Comme à l’Enduropale du Touquet, j’ai retrouvé cette ambiance survoltée quand sonne le départ et surtout cette ferveur populaire incroyable !
Franchement, je pense qu’il y a quelque chose de l’ordre des Jeux Antiques dans toutes ces courses d’endurance. Un peu, comme si les pilotes, gladiateurs cuirassés des temps modernes, avaient décidé de se livrer, de s’offrir et d’offrir en pâture leurs destins à toute berzingue sous les yeux d’un peuple dont il faudrait combler le désir d’effroi et d’adrénaline.

Oui. Ouvrons les gaz. 3, 2, 1 go !!  et Alea jacta est  !

Oui, c’est ouf Sophie.
Et pourtant rien ne semble laissé au hasard. Un petit tour dans le paddock de l’équipage MGT 94 Yamaha (merci à Patrick Jacquot de La Mutuelle des Motards pour la visite) suffit à comprendre que c’est toute une équipe qui se donne à donf pour ces 3 pilotes ! Pas le droit à l’erreur, encore moins à la panne ou pire à la chute…A chaque instant ils se battent tous contre le chrono. Stupéfiant.

Niccolò Canepa, à quelques instants de prendre le relais. A toi de jouer mecton !
Credit Olivier Guillot M&M

Et les filles ne sont pas en reste  !! Pas moins de 5 filles sur la grille de départ dont Lucy Glöckner, la pilote allemande, qui s’imposera en tête du classement mais aussi Margaux Wanham à la 51e place puis le Girls Racing Team 54e.
Bravo les nanas !

Des filles en Or ? J’en ai rencontrées deux en la personne de Lili (Aurélie Hoffman) et Marthe Clavel qui se sont lancées avec détermination dans le Bol d’Argent. Une malheureuse chute (causée par un pilote bouuuu) forcera Lili à abandonner mais Marthe continuera, sans rien lâcher, jusqu’à apercevoir le drapeau à damier noir et blanc. (Bon courage Lili pour ta blessure, remets toi bien ma belle).

Crédit photo JL Couesme / Triumph France / Aurélie Hoffmann
Entourée par Aurélie Hoffmann et Marthe Clavel, mes deux déesses de la vitesse.Vous êtes incroyables

Alors oui moi aussi j’ai acheté un tee-shirt Honda Race avec écrit CBR (ok, c’est pas CRF..mais fallait bien choisir ses couleurs et j’allais tout de même pas faire une infidélité à ma marque.)
Et oui, moi aussi, je me suis habituée à ce son lancinant et assourdissant de la course, même que quand ça s’arrête, tu te demandes ce qu’il se passe.

Bref, pour résumer, je vais vous sortir une belle lapalissade mais la communauté motarde est définitivement aussi vaste que passionnante. En quelques années, j’aurais découvert les bikers tout patchés partout Harley, les motards sortis d’un mag de mode même que leurs barbes brillent autant que leurs chromes, les voyageurs baroudeurs qui ne rêvent que d’horizons illimités, les traileux renifleurs de pistes en tout genre et surtout en tout terrain …et maintenant les pistards. Et bien, d’aucuns je ne me permettrais de juger car je m’aperçois à quel point l’ADN reste le même pour toutes et tous : la passion.
Plus que jamais, en regardant ce 81ème Bol d’Or avec mes yeux de motarde débutante, j’ai pensé à cette phrase de Paul Ardenne« piloter une moto, c’est célébrer la vie à chaque instant et tout autant à chaque instant pouvoir chuter, cette même vie volontairement mise en péril. » T’as pas tort mon Paulo, alors les ami(es), roulez comme vous aimez, passionnément et surtout vivez, motard !! 

Vous pouvez suivre les aventures de Lili sur son blog  Lil’Viber.

Plus d’infos également sur le site Mag’Motardes de Lydia Truglio Beaumont, super pilote pluridisciplinaire.

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