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Eric Lobo, Arctic dream. Au bout du monde à moto.
Nous nous étions rencontrés en 2013 à Port Grimaud alors que je venais d’obtenir mon permis et ma première moto, un sportster 1200 Harley-Davidson…A l’époque, Eric Lobo revenait de son premier périple autour du monde. Depuis, si j’ai un peu roulé ma bosse, lui…il a carrément roulé sur l’océan…arctique. Il sera au prochain meeting Horizons Unlimited et cette fois-ci j’oserai lui demander une dédicace. Belle lecture.
« Artic Dream », c’est le rêve d’Eric Lobo, mais c’est plus que ça. C’est avant tout une promesse faite à son père : celle d’aller rouler, en hiver, sur l’océan arctique, en Harley-Davidson.
« Artic Dream », c’est plus qu’un continent, c’est 50 000 kilomètres au guidon d’un Dyna Street Bob Harley-Davidson, à travers l’immensité russe, le Caucase, l’Altaï, le Kamchatka jusqu’à la banquise de l’océan glacial…et les Etats-Unis.
« Artic Dream », c’est 14 mois, exposé à des températures entre +49°C à -74°C (en intégrant le refroidissement éolien), sur une moto qu’Eric doit faire évoluer au fur et à mesure des défis, jusqu’à la parer de skis pour affronter 10.000 km de routes englacées du Grand Nord canadien et de l’Alaska.
Son objectif ? Tuktoyaktuk, petit hameau au nord du cercle arctique accessible uniquement par une route de glace qui s’étend sur plus de 200 km !
Si la route vers « Tuk », la plus septentrionale du monde, sera jalonnée de souffrance pour le corps et l’esprit de notre aventurier, le retour lui offrira son plus beau souvenir : Celui de tracer des courbes à plus de 120 km/h sur la mer polaire, comme un surfeur des neiges, debout sur les skis, avec 450 kilos de métal vibrant entre les jambes, tutoyant les limites de ce que l’homme et la machine peuvent supporter : -74°C.
« Qui ressemble à un caribou », telle est la signification de Tuktoyaktuk, en inuvialuktun, la langue parlée le long de la côte des Territoires du Nord-Ouest Canadien. Et c’est un peu le cas d’Eric.
Paré de multiples couches de fourrures pour le protéger de la morsure du vent polaire, il semble parfois s’être muté en une bête fantastique, un animal à la fois sauvage et métallique.
Est-ce alors un surhomme illuminé? Un conquérant passionné ? Un fou solitaire? Ou simplement un être humain toléré par la Nature ?
Celui que l’on nomme le Biker de l’extrême apparait désormais n’appartenir qu’à une seule terre, celle de la liberté. Cette « liberté » qui, comme le dit Jean-Louis Etienne, un autre aventurier des pôles et de l’extrême, « ne se gagne pas sur les autres, mais sur sa propre vie ».
Une rencontre inoubliable à partager au prochain meeting meeting Horizons Unlimited France.
Eric Lobo a publié 2 livres « Road Angel » et « Arctic Dream » disponibles chez Editions Oldskull et dans toutes les bonnes librairies.
Crédits photos @Eric Lobo.
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March Moto Madness, ce n’est pas que pour les gonzesses.
Non ! C’est aussi pour les filles ! 🙂
La preuve avec cette bien belle nouvelle édition du March Moto Madness qui s’est déroulée ce week-end et qui a vu sa fréquentation féminine augmenter de, allez… 50%, avec j’dirais comme ça, à vue de masque crotté, pas loin de 10 filles sur une centaine de gaillards !
Ouep, les poules font définitivement leur entrée dans le poulailler de Cocoricorando et c’est tant mieux.
J’ai ainsi eu le plaisir de rencontrer Sonia et Axelle avec leurs superbes machines. Deux petites 125 aussi sympathiques que leurs propriétaires qui venaient mettre pour la première fois leurs pneus dans la terre. Bravo les filles, vous avez diablement bien assuré !
Et puis d’autres filles, avec qui je n’ai pas eu le temps de discuter car nous étions là pour rouler, n’est-ce pas ?
Et pour rouler, au March Moto Madness, il y a de quoi faire !
Pour le programme 2018, nos Ch’ti poulets de Cocoricorando ont, une fois encore, bien préparé les choses avec un accueil chaleureux, une organisation parfaite et surtout un terrain de jeu génial.
Tous les manèges, soit une dizaine, étaient ouverts à tout(e)s pour le plus grand plaisir des débutant(e)s comme des plus aguerri(e)s.
Je ne reviendrai pas sur les noms des différents espaces, qui du « gnome » au « serpent magique » en passant par les « lucioles » te font croire que tu es chez Walt Disney, mais tout simplement sur la diversité des terrains qui permet vraiment de s’éclater.
Comme l’an dernier, la plupart des circuits avaient été pensés avec deux catégories : une version extrême et une version aventure, plus simple, offrant ainsi la joie de se faire la main avant de jouer aux véritables casse-cous.
Ici des petites bosses, là des cailloux, ici un parcours au milieu des arbres, là encore des grosses grosses bosses et bien sûr The bourbier de son vrai nom « la vallée humide ».
Tu m’étonnes Simone, pour humide elle l’était la vallée !
Une vraie belle mare où ils ont été plus d’un à s’y planter tel un roseau.
Plouf. Plouf.
Sortez les cordes.
Perso, j’ai évité les grenouilles dans les bottes, ça gratte.
Cette année, petite nouveauté avec le mini-circuit de pit bike.
C’est drôlement rigolo ces petites motos, ça pétarade à 50 cm du sol et ça envoie tout de même du bois si t’oublies de démarrer en 3ème.
Tournicoti, tournicota, on a bien rigolé avec Laurie, deux vraies déesses au milieu des boudins… gonflables of course.
Si l’an dernier, grâce au March Moto Madness, j’avais eu le plaisir de découvrir JPG (et je ne parle pas du fichier photo ni de Jean Paul Gautier mais bien de Jean Pierre Goy), cette année ce fut David Frétigné en personne qui nous a fait l’honneur de sa présence. Trop chouette !!
Diable, quand je l’ai vu, j’ai repensé à mon stage de septembre effectué avec lui et là je me suis liquéfiée comme de la gelée, aussi nerveuse qu’un chat dans une pièce remplie de rocking-chairs.
Aie aie aie….La bonne position, le déhanchement… j’avais tout oublié.
Et oui, que voulez-vous les ami(e)s, mon corps a ses raisons que visiblement ma raison ignore. C’est un peu déprimant de se dire qu’il faut tout bien ré-apprendre mais finalement au fur et à mesure de la journée, je crois avoir retrouvé un peu les sensations à défaut du style et de la technique.
Pour ça, faudra repasser dans quelques mois.
Du coup, petite aparté, avec tout ça, je me demande si en 2019, nous n’aurons pas droit au super beau pilote Adrien Van Beveren, auquel cas, entre nous, mes chers poulets, je pense qu’il risque vraiment d’y avoir de la poulette au MMM. Bref, ne nous emballons pas, les filles.
Si je fus un peu rouillée dans la terre, je ne fus pas trop nulle en version escargot à l’épreuve de lenteur.
Malheureusement, « la » gastéropode blonde que je suis n’avait pas pigé qu’il y’avait un concours ! Si elle l’avait su, bourrique comme elle est, elle se serait entraînée pendant toute la matinée.
L’an prochain, j’arracherai la victoire !!
Au lieu de ça, je suis allée dans les chemins, tralali, tralala, en optant pour la petite balade de 30km.
Au March Moto Madness, il y a 3 balades au choix : 30, 50 ou 70 km et c’est bien cool. Armée pour la première fois d’un gps tripy (bien pratique ce truc et hyper facile à piger) j’ai joué à l’ouvreuse avec Sonia et Axelle dans les petites ornières et un chouette passage de gué.
Une fois encore, j’ai mis le style de côté pour privilégier, malgré moi, le côté ridicule en y allant bien franchement en mode tsunami et poussez-vous les batraciens, Sophie arrive !
Voilà, MMM ça pourrait vouloir dire Moi et ma Moto dans la Merde..et bien non…
En effet. Et je vous donne même mon avis : cet événement est vraiment l’idéal pour toutes celles et ceux qui souhaitent débuter en off-road ou tout simplement se remettre en selle avec la venue du printemps.
Un seul regret, n’avoir pu rester, pour raison perso, qu’une seule journée. 🙁
En effet, j’ai cru comprendre que le soir, la bonne ambiance était encore montée d’un cran avec un chouette bœuf musical entre motards mélomanes…
Une orchestration parfaite jusqu’au bout !
Petit clin d’oeil à mes consoeurs, pardon, confrères :
– Vincent Motarologue
– Braap
– Asphalt therapy
Plus d’infos sur les événements Cocoricorando : www.cocoricorando.fr
Cathare Trail, la foi du tout terrain.
Alors, Oyez, Oyez, bien vaigniez gentes damoiselles et damelots odir le petit fabliau de la Cathare Moto Trail.
Une rando tout terrain en pays Cathare ?
Avec mon vieux diplôme d’histoire médiévale qui ne m’a jamais vraiment servi, pouvais-je passer à côté de l’occasion unique d’aller rouler sur les chemins de l’Histoire de France, là où se déroula un des faits les plus marquants du moyen âge : l’hérésie Cathare ? Non ! Of course.
La conjonction « Moyen-âge + moto tout terrain » étant, avouez-le, assez unique.
Oui, ce week-end de fin septembre, si le vent chaud des forges de l’Histoire soufflait sur le pays Cathare, le vent chaud des moteurs dont celui de ma petite Honda 250 CRFL allait aussi souffler. Au programme, 3 jours de rando, 700 km environ de petits chemins dans les grands comtés de Carcassonne et dans ce décor de vestiges de forteresses, là même où se sont affrontés grands seigneurs et baronnies, là où s’allumèrent les bûchers des derniers Cathares. Tadaaaaaaaammmmmmm….!!! C’est parti pour la Cathare Moto Trail.
Mais, avant de commencer, je suis un peu obligée de vous plonger dans une petite faille spatio-temporelle introductive car le pays Cathare, et vous le savez probablement, ce n’est pas du tout que des châteaux, c’est avant tout une foi. Et oui, il y a un peu plus de huit siècles, des femmes et des hommes décidèrent de s’épanouir dans une foi différente. Une croyance basée sur la bible, sur l’opposition entre le bien et le mal, sur la non-violence et la pauvreté. Hélas, la croisade contre les Albigeois (nom donné aux Cathares) sonna leur glas et mis le sud de la France à feu et à sang. Ce fut plutôt moche. En 1244, le dernier bastion cathare, tomba aux mains des croisés avec quelques 200 « Parfaits » brûlés sur le bûcher. ok?
Alors, la Cathare Rando Trail avait-t-elle su engendrer un nouveau genre : le Cathare Motard ?
La réponse plus bas en s’appuyant sur les 4 préceptes « hérétiques » cathares, certes un peu revus et fabulés par mes soins et ponctués par quelques délicieux mots moyenâgeux pour briller dans vos dîners.
Précepte 1 : La Terre, c’est Lucifer.
Pour notre bon Cathare du XIème, les choses étaient ultra simples : Dieu est bon et le monde terrestre est l’œuvre du Diable. J’avoue qu’en choisissant le parcours extrême de la Cathare Moto Trail, je me suis vite demandée si le tracé n’était pas le fait de quelques diablotins de l’organisation Cocoricorando, à savoir de ceux qui auraient volontairement balancer des tonnes de cailloux sur les pistes. Des cailloux et encore des cailloux et toujours des cailloux ! Et vas-y que ça roule sous les pneus, que ça guigedouille (danse) sur la moto ! Un seul remède pour s’en sortir : ajuster parfaitement son filet de gaz et surtout charger ses cales-chausses !
Après de bonnes premières suées et quelques trouilles, les pistes s’enchaînèrent en direction des Montagnes noires, dernier contrefort du Massif Central. Magiques montagnes noires, là les forêts vous balancent au nez des senteurs de pins, d’hêtres, de bois fraichement coupé… Que ça fleure bon !
Un pur bonheur dans les narines,
de la terre dans les tétines,
et toujours la piste dans la rétine
pour éviter les ornières.
Oui, ils seront tout de même plusieurs à s’y faire bataculer (basculer)…
Voici ensuite les crêtes acérées du Minervois, les plaines aux oliviers et puis enfin les pistes bien rocailleuses de l’Alaric qui me régaleront pendant toute une journée. Les tracés du 3ème jour au cœur des majestueuses Corbières resteront mes préférés. Que de paysages changeants et de chemins incroyables : ici au milieu des buis et de la bruyère, là avec des pistes courant sur les crêtes, et puis là encore la traversée des célèbres vignobles des Corbières qui seront un régal visuel (à défaut d’être œnologique).
Enfin, le panorama grandiose sur les ultimes refuges Cathares, ces deux citadelles qui se confondent avec le ciel que sont Quéribus et Peyrepertuse. Stupéfiant. Pas étonnant que l’occitan dispose de tant de mots pour décrire cette géographie, pechs (pics), serras (montagnes), sarrats (sommets isolés), ventas farinas (terres ventées), pica-talen (terres ingrates) !
En conculusion, si pour nos vieux Cathares la Terre est l’enfer, alors pour un Cathare motard, elle est un vrai paradis.
Et moi, je veux bien me changer sur le champ en petit démon pour retourner rouler en « Occitanie ».
Précepte 2 : Vœu de pauvreté tu feras
Sans évoquer les quelques centaines d’écus dont il faut se délester si vous vous inscrivez à la Cathare, il faut admettre que la deuxième journée a viré à une sorte de travail mental de renoncement et d’ascèse psychologique vu la flotte qu’on s’est pris sur la tronche à s’en mouiller les os. A l’arrivée au camping, ce fut un étalage de défroques (vêtements) toutes dégoulinantes, de braies crottées (pantalons) là où il était encore possible de les y faire vaguement sécher. Quant aux tentes, et bien une chose était certaine ça allait bien puire la d’dans !
Fort heureusement avant de rejoindre nos couches (lit) humides, l’organisation Cocoricorando avait prévu de quoi nourrir sa horde de chevaliers casqués. Pour ça, sur l’ensemble du week-end, nous fûmes très loin du vœu de pauvreté, du carême et autre régime vegan de nos amis les anciens cathares. Là, ce fut plutôt ripailles et tripailles à gogo avec forcément THE Cassoulet.
Précepte 3 : la non-violence tu prôneras
Si notre ami Cathare n’aurait pas fait de mal à une mouche, le Cathare Motard lui les accueille franchement sur la bulle de sa bécane mais n’en reste pas moins ultra pacifique. La Cathare Moto Trail a en effet démontré que, dans un monde parfait, il était possible de partager les chemins entre randonneurs, chasseurs et motards.
En effet, cette nouvelle édition coïncidait peu ou prou avec l’ouverture de la chasse, notamment celle au sanglier. Du coup, ce ne fut pas un chasseur mais des dizaines et des dizaines de chasseurs tous revêtus de leurs beaux blousons fluos que nous croisâmes tout pétaradant de joie.
(Les chasseurs seraient 12 000 dans l’Aude pour 20 000 sangliers !). Pour ma part, même si je n’ai pas d’avis tranché sur la chasse, je dois avouer que j’ai plutôt savouré l’idée que nos petits coups de gaz intempestifs aient donné un peu de répit à nos amis les suidés.
Mais mortecouille (fichtre), pour rien au monde, je ne voudrais me faire charger par l’un de ces bestiaux !
Précepte 4 : ta foi (en le tout terrain) tu bâtiras
Sérieusement, aller construire de telles forteresses sur des pics si hauts ? Combien furent-ils à s’éreinter le corps et à en crever pour construire de telles citadelles ? Les châteaux du pays Cathare m’ont rappelé à quel point les hommes et les lieux furent et sont étroitement liés. J’ai toujours eu une profonde admiration pour ces femmes et ces hommes qui ont bouleversé les lois architecturales pour bâtir toujours (au) plus haut, comme pour toucher le ciel.
Alors, pour nous, simples troubadours motorisés des temps modernes, qu’en retenir ? Peut-être simplement que si la foi a pu (presque) surélever des montagnes, la foi/passion de la moto peut nous amener à les dépasser et surtout nous dépasser nous-mêmes.
Oui, sincèrement, cette Cathare Trail a confirmé une chose : que le tout terrain est une pratique de la moto qui mène au plus proche de la nature, de la terre, et surtout avec beaucoup de respect, de celles et ceux qui l’ont façonnée depuis des siècles…
Merci également à Pascal que je ne connaissais pas mais qui, faisant exactement le même programme que moi : Horizons Unlimited dans le Lot + Cathare Moto Trail dans l’Aude, a convoyé en remorque ma moto. On a bien rigolé !!! Merci encore.
https://www.youtube.com/watch?v=NXFasmutK4E
Post Scriptum :
Aux personnes qui seraient motard(e)+ historien(e) + médiéviste qui me liront :
1) Faîtes-vous connaître et montons un club
2) D’avance, pardonnez les quelques entorses historiques de ma part. Une hérésie, certes…mais on s’en fout car justement c’était le sujet.
Plus d’infos :
Cocoricorando
Egalement, à découvrir le blog d’Alexis, mister Braap
Crédit photo :
Cocoricorando & co !
Cafe racer festival 2017
Flat Track: Go fast & turn left !
Ce week-end, j’ai décidé de tracer au Cafe Racer Festival 5 – Officiel qui se déroulait, as usual, au défoncé mais non moins mythique autodrome de Montlhery.
C’est joli le mot autodrome et c’est très joli ce que j’y ai vu là-bas.
Dans le désordre, des belles motos (ou pas), des stands déjà-vu (ou pas), plein de retrouvailles, bisous bisous les amis, et surtout, surtout, surtout du Flat Track !
Alors désolée d’avance mais perso j’ai complètement focus dessus.
Voir ces motards comme des chiens fous tout excités s’affronter dans un dérapage continu vers la gauche et sans freins-avant est extrêmement réjouissant.
J’ai adoré ces courses et ce truc un peu edgy, dirty, crado, freaky…ouais et je kifferais trop trop en faire une fois et en revoir plein de fois…
Dunkerque : Cap au nord !
La Paris-Dunkerque, tout comme le Paris-Dakar, ne part pas vraiment de Paris et n’arrive pas tout à fait à Dunkerque. Ca fait un point en commun et pour tout vous dire, c’est à peu près le seul.
A la Paris-Dunkerque, il n’y a pas de dune, ni de désert, il n’y a pas non plus de classement, ni même de podium et encore moins Adrien Van Bereven.
– « Ben alors, y a quoi Sophie ? «
– “Eh bien, y a 200 tintins trépignants. Des vrais et des faux amateurs, des vieux (brelons), des jeunes pimpantes bonnet 1200 et même des side-cars égarés depuis Moscou, tous joyeux et excités à l’idée de faire 700 km dans les chemins et surtout à mettre 3 jours pour l’accomplir. Voilà.”
– « Et puis, y a quoi ? »
– “‘Hé bien ensuite, c’est plat.” Oui, plat. Plat comme les œufs, comme Jane, comme le pays de Brel. Les Hauts de France, s’ils sont en haut sur la carte, sont en réalité très en bas comparés au niveau de la mer, ça plafonnerait à 98 mètres d’altitude en moyenne, du coup pour tenter les sauts de cabris dans les rocheuses, passes ton chemin et choisis plutôt la Cathare Trail.
– « Mais, pourquoi y aller alors ? »
Parce qu’on s’amuse bien dans les ornières… Un peu de boue, un peu de craie, un peu de reliefs dans les sous-bois…et puis surtout des ornières. Que ce soit sur le parcours extrême ou l’aventure, les petits chemins en sont bourrés.
Aïe aïe dans le pays d’la Houille. Ils ont été plus d’un à y laisser une cheville, un bout de carénage, un tibia, une clavicule. C’est que c’est traitre une ornière ! La PDK est idéale pour te faire comprendre que l’expression “sortir de l’ornière” (qui voudrait dire “sortir de la difficulté”) est une totale ineptie. C’est bien tout le contraire : l’ornière, si tu veux t’en sortir et bien surtout t’en sors pas ! Une fois que t’es dans ton ornière, tu y restes ! Tu t’y cales et peu importe si l’herbe commence à te chatouiller les aisselles, que celle d’à coté à l’air plus cool, que merde, t’aurais pas dû t’engager. Trop tard, ton ornière, c’est ta croix.
Parce que ça file droit et que c’est drôlement excitant ! Perso, je ne suis jamais allée aussi vite debout sur ma meule dans un chemin. Un vrai stage pour apprendre à jouer avec les vitesses en position verticale. Et puis ce crépitement de la caillasse qui chante sous tes roues, la poussière qui réduit la visibilité quand soudain, paf, apparait un pierrier à t’en déchausser les molaires…Oui, j’ai eu parfois très chaud en montant dans le Nord, mais quel régal !
Parce que c’est tout de même bien crevant. 700 km en 3 jours : fingers in the nose ? Pas si certaine. Moi qui pensais allumer un bbq tous les midis et ben walou. T’avales ta boîte de thon, puis tu ré-enfourches ton brêlon !Plus que la technicité des parcours, la vraie difficulté de la PDK réside, selon moi, dans le rythme des étapes, dans l’endurance et donc la vigilance constante que tu dois avoir.
Parce que c’est beau. Oui, c’est beau. Je les ai beaucoup aimés ces paysages à l’horizontale. “Avec des cathédrales pour uniques montagnes, et de noirs clochers comme mâts de cocagne” J’ose rajouter, mon cher Jacques (Brel), “et des éoliennes comme seules compagnes.” J’en ai jamais vu autant. Comme je n’avais jamais traversé autant de champs de colza. Diable, si t’aimes pas le jaune, fais vite demi-tour car c’est une mer safranée que tu traverses pendant 3 jours, de l’huile pour les frites, et surtout du baume pour le coeur
Big up à la team @Cocoricorando Paris-DunkerqueYann, Laurie et tous les autres qui gardent le cap de ce vaisseau amiral qu’est la PDK. Special thanks to Gilles pour m’avoir supportée et avoir porté tout mon barda, pour ses conserves, et ses photos qui ont autant la classe que celles que tu as quand tu conduis ton side-car dans les chemins, to Damien qui a autant d’humour que de talent au guidon de son AT, to Yves qui m’a fait re-aimé les ours…et à toutes celles et ceux qui souriaient derrière leurs masques boueux. Big up aussi Antoine qui m’a ouvert la voie du March Moto Madness et de la PDK…see you à la Cathare; brother ! Enfin, @Christian Cardin et à son projet incroyable de reconstruire le navire cathédrale de Jean Bart. Merci pour ton accueil, ta passion aussi grande que ton hospitalité. http://www.tourville.asso.fr/
L’écriture de ce petit texte s’est accompagnée notamment d’une bien jolie balade musicale avec mes potes Boby et Johnny,un titre qui tombe à point nommé, Girl From the North Country. 😉
Le K du PDK
La première fois qu’on m’a parlé de la PDK, vous pensez bien que j’ai immédiatement pensé au Parti Démocratique du Kurdistan.
Du coup, ça a été un vrai soulagement de savoir que c’était simplement : le Paris-Dunkerque.
Enfin « Le » ou « La Paris-Dunkerque ».
Car sur ce point, j’vous avoue que ce n’est pas encore hyper clair.
Il y a un petit côté transgenre tout de même.
Entre LA balade rando de courtoisie à nos amis ch’tis et LE rallye.
Évidemment bien sûr, Le rallye du Paris-Dakar.
D’après Cocoricorando, l’équipe organisatrice, tout serait en effet parti du mythique rallye et l’envie d’en faire une version plus rigolote.
Après tout, à quelques lettres alphabétiques et quelques milliers de kilomètres près, pourquoi on s’emmerderait aussi.
Résultat, le PDK fait le plein et les places s’arrachent comme des pti’ pains ! Y a même une liste d’attente !!!!ARghhhhgh…..Faut dire, c’est drôlement excitant de faire 7l00 kilomètres de petits chemins pour rallier Dunkerque alors que c’est à 3 heures d’autoroute.
Un vrai itinéraire bis bien pensé pour offrir 3 jours de roulage en mode trail et 3 nuits de bivouac. oui ! oui !Me voilà donc embarquée dans l’aventure.
A priori, j’ai tout ce qu’il faut, la Honda, les bottes (enfin !), une tente, un sac de couchage et même un tapis de sol !! (NDLR : au Japon, je n’en avais pas et j’en ai bien bavé.) Pour le reste, et bien, je pense m’accoutrer comme pour mon trip dans l’Himalaya vue la superbe météo pourrie des derniers jours.
Et ça, c’est la méga classs à Dallas.
Nous devrions ainsi être 200 à partir (et j’espère autant à arriver !)
Pour des raisons de sécurité, nous roulerons par petit groupe de 5 engins environ. Perso, je pense aussi que ça fait moins “campagne néo-rétro napoléonienne ».
Sérieux, vous imaginez 200 gus pétaradants dans les bourbiers alors qu’un brouillard laiteux enveloppe la campagne anodine ???..….oups, je m’éloigne moi.
Bref.
Pour ma pomme, je squatterai un petit équipage super cool (enfin pour le moment, lol) puisqu’il sera constitué de Damien (et sa super Africa Twin); de Gilles et Thomas qui viennent avec leurs side-cars Ural, une première paraît-il pour le PDK.Deux ruskovs, deux nippones…. ça sonnerait pas un peu « le Paris-Kolkhoze » ou « la Paris-Kamikaz » tout ça ?
March Moto Madness
One step beyond!
Il y a des événements comme ça. Où tu sais que t’as vécu un truc tellement intense et tellement cool que t’en as même du mal à couper ton bracelet d’accréditation au poignet. Eh bien, March Moto Madness fait partie de ceux-là.
Soyons sincères, j’y suis allée avec un peu d’appréhension. Faut dire que la vidéo de l’édition précédente était pour le moins explicite sur le programme :
un week-end tout terrain avec du bourbier, des ornières, des parcours avec franchissements, des bosses et tutti quanti ; mais surtout avec 80 mordus de off road en gros trails.
https://www.youtube.com/watch?v=7faXZ9yaRfc
Regardez moi ces tarés !
Un pas plus loin.
Une roue plus loin, c’est du kiff kiff Sophinette, non ?
Et j’ai bien fait. Le terrain de jeu de MX School de Teddy Bertin est juste parfait pour apprendre et progresser. Il y en a absolument pour tous les niveaux : néophytes, amateurs ou confirmés welcome !
Les différents « manèges » sont top car il est possible non seulement de bourriner (ou pas) mais surtout de choisir dans les parcours les éventuelles bifurcations « advanture » versus « extreme ». Perso, j’ai pris mon pied sur chacun.
Personne ne te juge, personne ne se moque, tout le monde y va de son bon conseil. Résultat ?
J’ai beaucoup appris : Charger le cale pied extérieur dans le virage, s’avancer sur la moto, regarder loin, ouvrir les coudes, rester souple et puis surtout éviter de faire de l’apnée …
Pour le coup, je n’ai pas manqué d’air quand j’ai mis un peu trop les gazzzz façon Steeve Mac Queen pour survoler une ornière bien marécageuse.
Résultat : Bim boum plaf en mode pilaf ! La Sophie, version grain de riz, bien planté.
Un petit vol plané, un futal cramé, un sélecteur de frein retourné…et au final plus de peur que de mal ou devrais-je dire de mâles. Oui, je dois préciser qu’être une gonzesse à March Moto Madness, c’est être traitée telle une déesse. (NDRL : nous étions 2 filles à rouler au milieu de 80 garçons). En vrai genlemen riders, ils ont donc accouru pour m’aider et remettre d’aplomb ma moto. Merci guy’s !! Bref, Queen…plus que Steeve Mac Queen.
Le vrai roi était lui bien présent. J’ai nommé Monsieur Jean-Pierre Goy. Alors, là, c’est bien simple. Quand Master Goy roule : tu relèves ta visière, tu admires, tu observes et tu essayes éventuellement de comprendre. Car oui, ça te décrotte franchement la rétine de voir de telles prouesses avec des motos de plus de 200Kg. Soudainement, mon niveau est carrément tombé dans le négatif.
Alors, quand Jean-Pierre est venu me dire :
« vas-y, Sophie, roule, je te regarde ».
Punaise, je me suis sentie aussi à l’aise qu’un cul de jatte dans un concours de course à pied.
Et oui, c’est pas tous les jours que Dieu te regarde quand même.
1) Il a eu la gentillesse de ne pas ruiner mes rêves de faire un jour « convenablement » du tout terrain. (Ou était-ce de la politesse ???)
2) Il m’a donné de super conseils : être plus mobile sur la moto, moins tendue (tu m’étonnes Simone), respirer, prendre plus large les virages…
Bref, au top. Merci Jean-Pierre !
C’est fou, tout ce que j’apprends. Il n’y a même pas 1 an, JPG c’était Jean Paul Gauthier, ou un format de fichier photo. Maintenant, JPG, c’est Jean Pierre Goy. 🙂
Au final, le plus dur au March Moto Madness c’est de se rappeler les noms des différents terrains : Le Serpent magique, les Trolls, les Gnomes, Les Elfes… !
A l’arrivée, les échanges entre participants étaient féériques. « Je reviens du heu…Serpent à plumes ?» « Ah oui, moi j’ai fait les lutins » « Et les 7 nains, ils sont comment ? ». Mais n’était-ce pas là au final le but recherché ?
Créer un immense parc d’attraction pour grands enfants en mal de boue et d’adrénaline.
Je ne sais. Ce dont je suis certaine c’est qu’il va en falloir du temps pour décrotter mon enthousiasme et mon euphorie après ce March Moto Madness.
Oui, les amis, la passion, ça ne se passe pas au karcher. Ca te colle, ça te démange, ça te gomme, ça te dégomme. La passion, c’est comme la boue.
Pour ma part, je vais en garder un peu sur ma moto, juste par plaisir, juste pour me dire que j’ai pas déconné en achetant ma Honda, juste pour me rappeler ces 4 premières années de moto et pour confirmer ce sentiment:
Sophie, t’es sur la bonne route, la tienne.
Le Rallye des chamois
Avec son nom bien franchouillard qui vous renvoie à l’époque des pantalons fuseaux et autres blousons J-C Killy, le Rallye des Chamois, né en 1965 à Val d’Isère, sonne tellement rétro qu’il pourrait en devenir déjà ultra tendance. C’est bien simple, on aurait voulu l’inventer aujourd’hui, on n’aurait pas réussi. Mais le faire revivre 46 ans après sa dernière édition, est-ce possible ?
Pour le savoir me voilà partie à Val d’Isère, là où en 1965, Jean Murit, concessionnaire parisien BMW décida de lancer le « Rallye des Chamois 2770 », en référence à l’altitude du Col de l’Iseran, col carrossable le plus haut d’Europe. S’ils étaient une petite centaine lors de la première édition, l’engouement ne cessa de grimper pour atteindre plus de 6000 motos en 1970 !
Victime de son succès, la municipalité de Val d’Isère, complètement débordée par ces nouveaux pèlerins à 2 roues décida d’y mettre un terme.
Les 2 et 3 juillet 2016, 46 ans plus tard, le Rallye des Chamois signait donc son grand retour, sous l’appellation « Le Rallye des Chamois Reborn ».
Une renaissance que l’on doit à la ville de Val d’Isère et à Jack Monchanin, organisateur du Salon du deux roues de Lyon. Fini donc le temps de l’ostracisation, place aux motards et à tous les motards ! Du custom à la sportive en passant par la routière, ce premier Rallye des Chamois Reborn se voulait avant tout œcuménique et festif avec au programme des réjouissances la mythique ascension du Col de l’Iseran, un show de stunt, un concert de rock, une tartiflette géante et bien sûr des belles balades. Let’s go
L’ascension historique jusqu’au col se fit malheureusement sous un temps bien maussade et disons le même franchement un peu pourri. Mais qu’importe, les virolos ne prennent pas de rides et l’ivresse fut au rendez-vous, notamment pour ma pomme qui eut l’honneur et le plaisir de se voir prêter la dernière Africa Twin !!!
Des vétérans passionnés et passionnants !
Pour cette cuvée spéciale Reborn, une poignée « d’anciens chamois » étaient donc bien au rendez-vous. « T’as fait quelle année ? la 70 ou la 71 ? ». A les écouter j’ai cru un instant qu’ils me parlaient d’une guerre inconnue dont ils étaient les anciens combattants…
Cependant, à discuter avec eux, j’ai vite compris que ces « vétérans » avaient plutôt sacrément encore la gagne et surtout toujours la même passion. D’aucun n’avaient oublié leur premier Rallye et surtout avec quoi ils roulaient à l’époque. Nos conversations me firent faire un bon dans le passé de la motocyclette. Flashback.
Les grands yeux bleus de Jacques, 65 ans, s’illuminent encore plus quand il m’évoque la dernière année du Rallye en 1972. Son fidèle destrier était alors une Honda 750, une K0 insiste-t-il, en vérifiant ma prise de note. Quant à Nabs, qui porte fièrement ses médailles, lui roulait avec sa CB 125 K3. Aujourd’hui, il a fait le déplacement avec une autre ancienne, une magnifique 750 Gus Kuhn commando, « un bolide pour les amateurs de sensations fortes » comme l’écrivait Moto Revue en…1969 (ndlr numéro 1946). Et puis enfin, Nounours 64 ans, une des figures emblématiques des premiers chamois qui roule depuis 46 ans avec son fidèle destrier : un side BMW. Depuis sa grosse barbe, il me glisse que le Rallye des Chamois a lié à jamais tous ceux qui l’on vécu. Sincèrement, du haut de mes 3 ans de permis et de ma toute relative jeunesse, j’avoue mettre sentie bien petite comparée à eux.
https://www.youtube.com/watch?v=NlFoV_YAAlU&t=18s
C’est donc avec une petite pointe de jalousie que je me remémorais ces commentaires du film d’archive de l’INA… »bardés de cuir avec leurs casques et leurs lunettes qui les enveloppent dans une sorte de heaume, ils nous font penser à des chevaliers modernes… ». J’adore !
Et les cabris dans tout ça ?
Le gros coup de jeune du Rallye des chamois Reborn, fut assuré par Julien Welsch, 2 fois vice-champion d’Europe de Stunt et pilote d’usine pour la marque Triumph. En showman accompli, sa prestation de freestyle au guidon de sa Triumph Daytona 675 R de 200cv dans l’avenue principale de Val d’Isère a probablement fait fuir la moitié des marmottes en Italie mais valait vraiment le coup d’œil.
Alors, est ce que la montagne a accouché d’une souris ?
En ces temps où la moto se voit accuser de tous les pires maux, comment ne pas saluer l’initiative de faire revivre Le Rallye de Chamois ?
Ce fut une belle première édition, un peu dégingandée certes, comme le peut être un gamin à ses premiers pas, mais somme toute très bien organisée.
Une superbe occasion de rouler dans cette belle région qu’est la Savoie avec en prime ce sentiment, tout de même présent dans l’air, de revivre un pan de l’Histoire de la motocyclette.
Photos : ©Andy Parent