Le Touquet au taquet

Ça faisait 1 an que l’idée d’aller voir l’Enduropale me trottait dans la tête. C’est chose faîte et sincèrement quel kiff les amis !! Parce que l’Enduropale (même version spectateur), j’vous l’dis : c’est un sacré truc à vivre.

Ouep, l’Enduropale, c’est comme un bon welsh (mix de cheddar fondu à la bière relevé à la moutarde dans lequel tu imbibes du pain, un truc léger du Nord, rien que ça). Donc, un mélange improbable de ch’tis passionnés par leurs poulains à 2 roues, de pinpins en cyrillus dépossédés de leur cité balnéaire, de passionnés d’enduro enfin…et même de quelques curistes (thermaux) venus chercher le calme (sur ce coup, là : c’est raté). Bref, de la belle ferveur populaire et de l’adrénaline auxquelles il faut rajouter la bonne odeur d’huile des baraques à frites (et celle des moteurs) et puis cette radio qui crache en live dans les rues de la ville les résultats de nos petits bonhommes des sables.

Perso, c’est bien simple, j’ai pensé à ces milliers de gnous qui s’élancent pour traverser la rivière Mara en Tanzanie. Certes, y a pas de crocodiles pour les bouffer, mais sincèrement le goulet d’étranglement c’est Verdun. Casques baissés, les motards y vont à donf. Struggle for life, chacun pour sa gueule, passera ou passera pas, rien à foutre… Des motos en ruts, j’vous dis.

Des motos comme des gnous à l’assaut du goulet d’étranglement de la rivière…
Le départ…apocalyptique !
Pauv’ petit poireau…il va rester planter là un bon moment à s’énerver sur son kick.

Et déjà on peine pour les poireaux (les amateurs) qui se plantent en effet dans le sable plus qu’ils n’avancent. Les pauv’. Faut les voir les braves gaillards se démener pour relever leurs bécanes et s’échiner sur leurs kicks alors que leurs collègues leur passent sous le nez en leur balançant dans la tronche une bonne pelletée de sable. Et ça dure, et ça dure. Pendant 3h, ils vont lutter.

C’est « On achève bien les chevaux » version moto.

Au bout du premier tour, la piste toute bien damée n’est qu’un vieux souvenir. Voici venu le temps des tranchés, mes amis. Les visières crottées. Des tas de sable roulants. Ça ne se lève plus sur les cales pieds, ça subit.  Je leur tire ma capuche de pancho aux quelques filles qui ont osé braver la mer de sable.

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Oui, l’Enduropale est un vrai spectacle, aussi assourdissant qu’étourdissant.
Un ersatz d’événement moto proche des courses de chars antiques où le public admire et encourage jusqu’au bout ses athlètes dans l’arène, car ils le sont tous. En somme, des grands enfants et d’incroyables pilotes réunis dans le même bac à sable pour le plaisir de tous, en tous cas du mien.
Je suis revenue du sable plein les poches et des étoiles plein les yeux en me disant que je les y rejoindrais bien un jour. Paraît-il que je suis douée en châteaux de sable et en défi à la con… mais ça c’est une autre aventure.

même sous la flotte, en pancho ridicule, je suis fan de cette course mythique !

photos by Mathias Lacombe.

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Discussions — One Response

  • extraBOLd'ORdinaire - Words On Wheels 20 septembre 2017 on 18 h 05 min

    […] à l'Enduropale du Touquet, j'ai retrouvé cette ambiance survoltée quand sonne le départ et surtout cette ferveur populaire […]

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